L’Ours, les Abeilles
et le Bourdon.
Conte de la Lune
gibbeuse décroissante.
Baptisée Emmanuel (si-si !)
par la volonté solaire du Monarque d’alors, la plus grosse cloche du carillon
de Paris devrait sonner bientôt, en fa dièse, saluant la gravité du moment, la
résurrection de la cathédrale dévastée. Après sa restauration, programmée pour la toute fin
du quinquennat, a tout le moins pour l’inauguration du prochain.
Il y va de la crédibilité de l’actuel Régent dont
l’autorité en matière de biodiversité et de valorisation patrimoniale s’impose
du Puy du Fou jusqu’aux montagnes Béarnaises et même aux cèdres Libanais.
Le Bourdon de Notre
Dame n’ayant pas dissous ses treize tonnes de fonte dans le brasier infernal,
la résilience, comme se plait à ânonner l’ineffable François Lenglet,
devrait égaler en symbole l’épopée magistrale du vieil HUGO.
Les droits d’image
de son auteur présumé sauront -ils combler l’immense déficit de l’actuelle République, parviendront-ils à rendre
Jupiter mieux accessible aux colères jaunes, vertes et rouges qui gangrènent
notre vieille Nation ?
Rien n’est moins sûr
tant le pays s’est ancré dans le doute, l’incrédulité, voire la révolte. Mais
enfin, qui aime la France, ne saurait hésiter à contribuer, fût-ce au prix du
sacrifice de libertés chèrement acquises, à la munificence de sa majestueuse
représentation. Les grands bourgeois, fraîchement exonérés de l’impôt sur les
fortunes, ont donné l’exemple en ouvrant médiatiquement leur escarcelle (dons
fiscalement déductibles) pour la plus grande gloire d’un pays qui comptera
bientôt dix millions de pauvres.
L’ex-fille aînée de
L’Eglise mérite donc que Pape Béat vienne adouber, sous son blason redoré, le
roitelet usurpateur, prince de l’ambivalence, alchimiste du compromis temporel.
Toute participation
à telle cérémonie impliquerait pour Le Pauvre Gasparou une dispendieuse visite
chez le coiffeur, ce qui rend chaque jour plus improbable quelque invitation
aux agapes conformistes….
La cohabitation du Bourdon
et des abeilles préoccupe les gentils apiculteurs désormais plus enclins à profiter
de la sérénité annoncée du ciel Parisien que de l’immensité des plaines
betteravières phyto- sanirisées.
Se pourrait-il que l’on dénombre plus de
ruches sur les toits de la Capitale qu’au fin fond des territoires ruraux, à
portée de griffe de fâcheux plantigrades slovènes ?
Quelle bizarrerie
climato-pathogène révèle ce bouleversement des équilibres naturels respectés depuis
l’Antiquité ?
Autant de questions
existentielles que Le Pauvre Gasparou s’alla poser à son voisin et néanmoins
ami, le philosophe gascon Caroulet. En hommage à la gourmandise hédoniste du
vieux sage son visiteur offrit un pain d’épice, made in France, siglé
Montebourg.
Caroulet, bien que sagement
déconnecté, mesure l’ampleur du problème qui s’inscrit dans la dialectique
écologiste ambiante.
Puisque, en
Picardie ou en Argonne, encore loin de chez nous, le Régent vibrionnant abandonne
le sort des abeilles aux agents électoraux de la FNSEA, il ne reste aux éco-apiculteurs
qu’à investir les toits de la mégalopole bientôt (merci Hidalgo) exempts de
toute pollution.
Le jour où tous les
parisiens masqués ne rouleront plus qu’à bicyclette, le seul danger pour les
abeilles viendra du chant du fameux Bourdon.
Qu’à cela ne tienne,
déclara le philosophe péremptoire, puisque ce vol de bourdon, stigmatise le
cérémonial de résilience, confinons l’acte nous n’en craindrons plus les
effets.
Interloqué par la modernité
de la dialectique, le compagnon du prophète, réclama un exemple concret de
validation.
« Mon jeune ami (l’auteur laisse le choix des émoticônes),
toi qui connais bien l’histoire de l’ours Pyrénéen tu dois comprendre la voie
royale vers la fumeuse résilience :
Un jour on lâche quelques ours, le lendemain on les conteste,
un jour on les cajole, enfin on les effarouche ; avant de garantir leur
docilité comme faire valoir puéril de la magnanimité étatique. Pas sûr que les
raz de béret qui craignent de les rencontrer devant le pare bufflon de leur Mitsubishi
de garde, comprennent un jour le sens profond de cette triste histoire.
Vois-tu petit (re-émoticônes), comme avec les abeilles, l’ensemble
de la biodiversité, la protection de la nature, accessoirement celle des hommes,
le pouvoir nous enfume dans une gestion politicienne de la cité. Conseille donc
à ces bouffons de lire Platon et Aristote ! »
Rasséréné par la sagesse de l’ancêtre, Le Pauvre Gasparou confie
à son clavier la certitude de ses doutes.
En sol majeur ?
Léon.
Tout bien vérifié, la plus grosse cloche du Carillon de Notre Dame de Paris,le BOURDON, pèse bien 13 tonnes et a été mise en place en 1683. Conformément à la tradition elle fut parrainée par le Roi, alors LOUIS XIV,Roi "Soleil" dont l'envers n'est guère brillant, sous le nom de EMMANUEL.Elle ne sonne, en fa dièse, que pour de très grandes occasions comme la Libération de Paris mais reste "opérationnelle" au cas ou....
RépondreSupprimerBonjour L-P,
RépondreSupprimersanirisées, ne serait-ce plutôt "sanitarisées" ? Mais bon, je n'ai votre aisance narrative, alors peut-être n'ai-je pas compris la subtilité de ce néologisme ... Cdt.
Affirmatif, je découvre tardivement votre commentaire et vous remercie de l'acuité de votre lecture.
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