Humeur vagabonde, coups de cœur et de colère...

lundi 31 août 2020


                                                   Jamais d’eau dans mon vin !


   Pressentant un re confinement sélectif, vaccin contestable contre une jaunisse récurrente, Le Pauvre GASPAROU, s’est livré récemment à quelques achats préventifs.
   Les stocks promotionnels de sa grande surface familière (aucune publicité sur ce support militant) permettent d’envisager sereinement un état de siège organisé mieux confortable qu’au printemps dernier. L’uniformité du papier toilette, rose socio-médiocrate, témoigne d’une parfaite adéquation du vecteur distributif et de la pensée unique de nos élites sachantes ; rien de plus normal dans une société auto proclamée solidaire.
   Après d’amples provisions de pâtes, riz, savon, saucisson et dentifrice, le chaland masqué et claudiquant s’est orienté vers le rayon sympathique du grand bazar, pudiquement désigné : Liquides. S’y côtoient en grande abondance, alcools forts et bulles aromatisées, crus régionaux honorables et piquettes génériques, jarres plastifiées et étiquettes Bio, réputées dégradables.
   Privé de séjour balnéaire catalans, notre gastro-gnome boulimique faillit même se laisser tenter par une Sangria préfabriquée, prête à rafraîchir.
    Un large choix, en somme, apte à satisfaire la gourmandise des consommateurs frustrés et anticiper un peu sur les grands malheurs dont nous menacent à longueur de JT complices les politiciens pervers qui nous gouvernent.

   Satisfait du stockage prometteur de tous ces breuvages, allégé de pas mal de liquidités, le retraité organisé reprit la route vers sa vallée d’ours et d’anciens cathares, un peu complexé par la mauvaise critérisation de son 4X4 thermique. Avec aussi le sentiment désagréable que Greta Tunberg, trouverait matière à le morigéner, le pauvre homme se dirigeait vers sa paisible thébaïde lorsque la radio de bord diffusa une chronique économique commentant la fusion de Veolia et de Suez, sociétés privées de gestion publique, qui contrôlent déjà 90% des Services de l’Eau et de l’Assainissement.
   Ceci, sans vergogne, conséquence des lois scélérates de Décentralisation (Gaston Deferre 1983), par la grâce éhontée de Délégations de Services publics.

   Dieu de Miséricorde, si vous ne voulez pas nous protéger du Virus, délivrez-nous au moins de François Lenglet !
   Ce consultant béat étalait toute sa suffisance compassée pour démontrer la pertinence opportune du montage politico-bancaire sus énoncé. Il eut même l’outrecuidance d’affirmer que cette opération, essentiellement financière, donc lucrative, s’inscrirait parfaitement dans la dimension écologique du projet marconiste.
   Le Gasparou, qui, dans une autre vie, a dû connaître la rude réalité technique et économique des problèmes d’eau et d’assainissement, s’emporta dans une colère verte, hélas solitaire.
Ainsi, un boursicotage malsain venait-il contredire le propos lénifiant, solidaire et bienveillant de la classe politique : l’eau, principe de vie, don du ciel a la terre des hommes ne leur reviendrait plus qu’au travers du prisme mercantile des sociétés de service du CAC 40 !
Il fallait, sans ambages, en référer à une vraie conscience gasconne.

   Caroulet, exégète de Platon, accoutumé à la veulerie des politiciens locaux,ras de béret, trancha  le débat :
                                      « Je ne mettrai jamais d’eau dans mon vin ! »

Comprenne qui boira.

LP GG


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