Tartufe chez les Bonshommes.
Encore crainte, bien que peu vénérable,
l’Eglise de ROME n’en finit pas de traîner les contradictions d’une histoire
souvent construite au tranchant des épées.
Avatar de la collusion des pouvoirs spirituels
et temporels, le petit monde des factionnaires du successeur de Pierre, s’agite
toujours pour promouvoir la vision unitaire d’une spiritualité encadré.
L’histoire des croisades, toute de fureur et de
larmes, ensanglanta le vieux monde jusqu’à laisser le souvenir d’une culture d’asservissement et de préjugés.
L’Inquisition, imbue des certitudes des docteurs de la foi, consacra le règne de l’intolérance et de l’obscurantisme.
Au milieu du XIII ème siècle, nos Pyrénées
occitanes restaient, certes, parcourues d’Ours et de troubadours, mais aussi de
« bonshommes » réfractaires à la tutelle du Pape et de ses
séides.
Dominique de GUZMAN délivra à l’encontre des indigènes
infidèles un absurde message d’exclusion et de haine provoquant son martyr, sa
béatification et, subséquemment, l’embrasement du gentil pays des »
boulgres ».
Simon de MONTFORT, (ancêtre d’un charcutier rôtisseur-renommé),
s’applique, sans humour, à réduire ces troupeaux d’angélistes en chair a pâté.
Même si c’est à tort qu’on lui attribue
l’inénarrable aphorisme « Tuez-les tous Dieu reconnaîtra les
siens ! » il fallait une conscience politique à la répression.
Saint Dominique prêchant la Croisade |
Il sera donc convoqué au tribunal de l’histoire,
continuant à protéger de son épée rouillée la papauté empêtrée dans moultes considérations
casuistiques.
Le génocide contre les cathares, au demeurant pas si parfaits qu’ils ne voulaient paraître, dura plus de trente ans. On comptera quelques milliers de morts et
une meurtrissure culturelle encore prégnante dans nos vallées volontiers
réfractaires
Le 16 mars 1244, 225 de ces pauvres bougres préférèrent les flammes à l’abjuration de leur foi.
Malgré quelques hoquets récurrents, le
catharisme ne parviendra jamais à renaître de ces cendres.
La victoire de l’épée garantit, comme d’habitude, la bonne
conscience du VATICAN, qui cautionnera encore
bien d’autres exactions génocidaires.
On songe ici aux millions d’amérindiens
convertis de force, réduits en esclavage par les
« bons » Pères jésuites prédécesseurs de l’actuel Pontife argentin….
Les temps ont changé ; le syndrome de repentance,
avatar du fil des Lumières, s’impose comme élément fondateur de la bien-pensance.
Puisqu’il faut bien jouer le jeu, Pape
François, chevalier blanc, s’apprête à lâcher Simon, Aymeric et Dominique
rétiaires de Montségur et autres citadelles circonvoisines.
Ad Majorem Dei Gloria !
Cette fois François joue petit bras : il envoie
au bûcher des vanités le petit évêque de Pamiers comme s’il ne s’agissait que
d’une banale querelle de voisinage.
Le susdit officiera donc au pied du pog emblématique
pour proclamer repentance et implorer pardon.
En signe d’humilité institutionnelle ce
(presque) prélat lavera quelques pieds.
Saura-t-il comprendre à quel point l’engagement de sa modeste qualité semble
incongru à l’égard des meurtrissures humaines et culturelles de cette terrible
histoire ?
Il vaudrait mieux se taire que laisser raisonner
tant d’hypocrisie.
Le pauvre homme !
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