Le Carnet de LP GALY-GASPARROU

Humeur vagabonde, coups de cœur et de colère...

mercredi 24 mai 2023

 

                                   MORT AUX VACHES !

 

   Les sonnailles printanières berceront encore quelques jours la vallée de l’Arac avant que la transhumance n’entraine les belles gasconnes, limousines et autres bufflonnes vers les gras pâturages montagnards.

   Ces paisibles bestioles se régalent, d’évidence, d’un herbage verdoyant ponctué de fleurettes multicolores et odorantes  conférant au paysage un romantisme de bon aloi.

   Depuis les obscurités médiévales, il en est ainsi à MASSAT ou, recroquevillé dans sa thébaïde, le Pauvre Gasparrou, mesure, au fil des saisons, le labeur répétitif et ingrat des paysans-éleveurs.

    Même pour un historien émérite il reste impossible de dire depuis quand et avec quelle prégnance cette pratique ancestrale détermine le quotidien des populations pyrénéennes.

   Sans doute s’agit-il là, au sens ethnologique du terme, d’une Culture. De celles qui placent l’humain et les valeurs éco-sociétales à l’épicentre de la préoccupation politique. Avant, bien sûr, l’équilibre économique du système.

   Cependant, à l’ instant où le soleil dissipait les brumes matinales, une  radio moribonde  de Service Public, désormais  privée, macronitude oblige, du sourire caustique de l'amie Charline, rapportait une surprenante prescription de la Cour des Comptes :

«  Interdiction aux vaches de péter dans la verdure. »

   Au motif de la sauvegarde climatique de notre chère planète.

   En rien de temps notre gastronome béotien se vit privé de beefsteak, contraint au Parmentier de quinoa, renvoyé vers quelque ersatz composite de soja fermenté. Le temps vient ou l’on devra se satisfaire de lointaines importations de barbaques Australiennes, Canadiennes ou Sud-Américaines.

   Une horreur gastronomique, aussi incompatible avec la doxa écologiste que la perpétuation identitariste de la Corrida.

   Le bonhomme s’essayait a une rhétorique de défense de l’agriculture paysanne lorsque son collègue et néanmoins ami, le philosophe gascon Caroulet frappa à sa porte.

«Te voyant aussi vert de rage,  je comprends, cher voisin, que tu viens d’entendre pérorer des imbéciles. Je ne jurerais pas qu’ils disent tout ce qu’ils pensent, mais la politique sacrifie encore à l’émotion ambiante en montrant  au bon peuple que l’on règlera l’avenir de la planète en concentrant le bétail dans d’immenses fermes usines. »

Le Pauvre Gasparrou se dit qu’il serait tentant pour la gouvernance de justifier la fin du pastoralisme par la présence de l’OURS.

   Assez pour prêter aux ardents pyrénéistes le discours emblématique des anarchistes qui sert de titre a ce modeste pamphlet.

   Encore une grande cause environnementale …


Léon de Retour.