Les sonnailles printanières berceront encore
quelques jours la vallée de l’Arac avant que la transhumance n’entraine les
belles gasconnes, limousines et autres bufflonnes vers les gras pâturages
montagnards.
Ces paisibles bestioles se régalent,
d’évidence, d’un herbage verdoyant ponctué de fleurettes multicolores et
odorantes conférant au paysage un
romantisme de bon aloi.
Depuis les obscurités médiévales, il en est
ainsi à MASSAT ou, recroquevillé dans sa thébaïde, le Pauvre Gasparrou, mesure,
au fil des saisons, le labeur répétitif et ingrat des paysans-éleveurs.
Même
pour un historien émérite il reste impossible de dire depuis quand et avec quelle
prégnance cette pratique ancestrale détermine le quotidien des populations
pyrénéennes.
Sans doute s’agit-il là, au sens
ethnologique du terme, d’une Culture. De celles qui placent l’humain et les
valeurs éco-sociétales à l’épicentre de la préoccupation politique. Avant, bien
sûr, l’équilibre économique du système.
Cependant, à l’ instant où le soleil
dissipait les brumes matinales, une radio moribonde de Service Public, désormais privée, macronitude oblige, du sourire
caustique de l'amie Charline, rapportait une surprenante prescription de la
Cour des Comptes :
« Interdiction
aux vaches de péter dans la verdure. »
Au motif de la sauvegarde climatique de
notre chère planète.
En rien de temps notre gastronome béotien se
vit privé de beefsteak, contraint au Parmentier de quinoa, renvoyé vers quelque
ersatz composite de soja fermenté. Le temps vient ou l’on devra se satisfaire
de lointaines importations de barbaques Australiennes, Canadiennes ou
Sud-Américaines.
Une horreur gastronomique, aussi
incompatible avec la doxa écologiste que la perpétuation identitariste de la
Corrida.
Le bonhomme s’essayait a une rhétorique de
défense de l’agriculture paysanne lorsque son collègue et néanmoins ami, le
philosophe gascon Caroulet frappa à sa porte.
«Te voyant
aussi vert de rage, je comprends, cher voisin, que tu viens d’entendre
pérorer des imbéciles. Je ne jurerais pas qu’ils disent tout ce qu’ils pensent,
mais la politique sacrifie encore à l’émotion ambiante en montrant au bon peuple que l’on règlera l’avenir de la
planète en concentrant le bétail dans d’immenses fermes usines. »
Le Pauvre Gasparrou
se dit qu’il serait tentant pour la gouvernance de justifier la fin du
pastoralisme par la présence de l’OURS.
Assez pour prêter aux ardents pyrénéistes le
discours emblématique des anarchistes qui sert de titre a ce modeste pamphlet.
Encore une grande cause environnementale …
Léon de Retour.